home sweet home

Il y a deux semaines, j'ai sauté le pas...

IL fallait bien que ca arrive d'ailleurs, car dès le départ, je savais que je ne vivrais pas toute ma vie dans mon appart de 37.95m2. 

Alors voilà, j'ai fait venir les agences pour estimer "mon bien", parce que quand on vend, on vend pas sa maison, ni son nid, ni son "chez moi"... D'un seul coup, votre univers devient un "bien", qui à une valeur marchande et qu'on examine sous tous les angles...

L'agent en costard noir: "Alors, melle Cindy, il est impecable, votre appartement... Vraiment c'est un plaisir de rentrer ce genre de marchandise. Y'a qu'à poser ses meubles..."

Moi : Gloups!(traduire par:"comment ça une marchandise, c'est pas un bonbon, mon appart, c'est chez moi, merde!!") Et vous l'estimez à combien, mon appart où je suis si heureuse, qui est mon nid a moi et où j'ai trimé pendant 10 mois pour tout refaire à mon goût?

l'escrot en costard noir: Ecoutez, un bien comme ça, vraiment, c'est très chouette... Pour 26 cacahuettes et trois bananes, je le vends dans la journée!!

Moi: Regloups!! Vous savez, j'ai regarde les agences ces derniers temps, alors on va dire que vous allez en demander quelques cacahuettes de plus, et vous le vendrez dans la semaine!!

Sur quoi l'agent m'explique que certes, mon "bien" est impecable, que la vue est belle, le quartier calme, et l'exposition idéale, mais que je dois comprendre qu'il est vraiment trop loin du centre ville et des transports, et ça, vraiment, ça tue tout le reste...

Mais bon, je tiens le coup, ne me laisse pas influencer, et l'agent prépare le mandat...

Au moment d'apposer ma signature, une petite boule est venue se loger dans ma gorge, une de celles qui font venir ces larmes qu'on aimerait cacher car on sait bien que c'est un peu ridicule, de pleurer un appart... J'ai quand même signé le mandat, avec un peu l'impression de perdre quelque chose, mais bon, j'ai joué les grandes et j'ai même pas pleurer...

Enfin, jusqu'à ce qu'Edmondec rentre du travail et me demande: "alors, tu as mis en vente?"

Silence... Oui de la tête et re-grosse boule dans la gorge...

"Bah ma chérie, tu vas quand même pas pleurer!"

Silence... non de la tête, grosses larmes qui roulent et le sentiment d'être vraiment très conne... Pleurer pour un appart, pourtant, je m'etais jurer que ça m'arriverait jamais!!

Ca faisait quelques mois qu'on en parlait... Quelques mois qu'on jetait un oeil distrait ou effaré sur les annonces immo du net et des vitrines... Et puis le 23 décembre, en attendant que la maman de Edmondec arrive de sa Bretagne natale, on est allé voir une agence, comme ça, juste pour visiter quelques maisons histoire de se faire une idée en vraie de ce qui se vendait et à quel prix... On a visité 3 maison et à la troisième...

BOUM! V'la ti pas que mon amour se retrouve mort d'amour pour une maison aux murs solides, avec un grand jardin, de beaux parquets anciens, un vilain toît, des fenêtres qui laissent entrer le vent et la pluie et une déco à faire palir de jalousie un fan des années 70... Il a l'oeil pétillant du gamin qui a retrouvé son jouet, s'y voit déjà, imagine ce qui sera peut être, demande à poupoute (comprendre mon père), qui se trouvait là pour donner un avis d'expert, ce qu'il en pense. Poupoute l'aime bien aussi cette maison, et il n'est pas du genre à gâcher les rêves qui petillent. Poupoutte donne son approbation. Edmondec se tourne vers moi en me disant: "elle te plait à toi aussi?"

Oui elle me plait cette maison toute vieillotte...

oui j'imagine déjà ce qu'on peut en faire... Et j'aime bien ce que j'imagine... Et puis elle n'est pas très chere...

Mais voilà... Les travaux, j'ai déjà vécu ça dans mon adorable appart au bord de l'eau... Et d'un coup, je me souviens des weekends en jean troué à abattre des cloisons, passer des cables, dégager les gravats jusqu'à la décharge... Je me souviens aussi de la poussière, des incertitudes et des " J'y arriverai jamais!!!", des soirées chez Bricoworld,  des grasses matinées qui n'existaient plus que dans mes souvenirs parce que les travaux, c'etait le weekend les vacances et les jours fériés...

Et là, j'ai peur... J'ai peur et je rève en même temps des barbeuques dans le jardin par grand soleil, du plaisir de rentrer non pas "chez moi", mais "chez nous"... Dans un chez nous choisi par nous... dans un chez nous retapper pour nous...

Alors voilà, on saute le pas... A peine 2 petites heures à faire les agences, et hop, nous voilà en train de signer le compromis... Efficace, non? Bien sur, maintenant, Edmondec doit donner son préavis, et je dois vendre mon appart, mais bon, ca y est, c'est fait...

Dans quelques semaines, on emmenage...